26 avril 2013

Retraites en Estonie: les 3 Piliers Expliqués

Le système des retraites en Estonie a pour but d’aider les personnes à maintenir leur niveau de revenus après leur vie active. Son principe est similaire au système des retraites en France puisqu’il s’agit d’un système de redistribution (partiellement). 
Il comprend 3 Piliers. Le 1er Pilier est celui correspondant aux contributions de l’État, le 2e est obligatoire pour toute personne née en 1983 et après alors que le 3e Pilier est lui volontaire.


Le Premier Pilier - La Retraite d’État

Ce pilier est financé par les contributions sociales des employeurs. Le taux est de 33% de la rémunération brute de l’employé : 20% pour les retraites et 13% pour l’assurance maladie.

Depuis 1999, le système n’est plus basé sur la durée de service mais sur le niveau de contributions sociales. Afin de pouvoir toucher sa retraite, il faut avoir travaillé en Estonie au moins 15 ans. L’âge légal est de 63 ans pour les hommes et 60,5 ans pour les femmes. Cependant, cet écart va se réduire afin de devenir égal en 2016 (63 ans pour tous). Les individus sont autorisés à travailler après l’âge limite de 63 ans et ont également le droit de toucher leur pleine retraite.

A partir de 2017, l'âge de départ à la retraite augmentera progressivement pour atteindre 65 ans en 2026. 

La retraite d’État garantie également aux personnes n’ayant pas ou peu travaillé et ayant atteint l’âge légal de 63 ans un revenu minimal pour survivre. Au second trimestre 2009, cette retraite s’élevait à 305 euros net mensuels.
 Au 1er Janvier 2009, ils étaient 382 316 personnes (28,5% de la population) à toucher cette retraite : 241 799 femmes pour 140 517 hommes.


Le Second Pilier – Contribution Obligatoire 

Ce second pilier constitue le principale soutien à la retraite d’Etat en apportant un revenu supplémentaire aux retraités.

Attention: au 1er Janvier 2021, ce pilier n'est plus obligatoire. Détails ici

Concrètement, les régles changent et vous offrent 4 options:
1- vous êtes né(e) avant 1983 et le 2e pilier ne vous était pas ouvert. Vous pouvez désormais contribuer avec une option de cesser les paiements dans 10 ans. 
2- continuer comme auparavant et toucher vos 1er et 2e piliers a votre retraite
3- cesser les paiements et laisser les fonds dans le fond d'investissement. 
4- cesser les paiements et retirer vos fonds moyennant une imposition sur le revenue de 20%.


C’est en quelque sorte un plan d’épargne pour la retraite via lequel un individu contribue pour sa propre retraite à hauteur de 2% de son salaire brut. 

L’État y contribue également en apportant 4% provenant des 20% de contributions sociales attribuées aux retraites. La part des 16% restants est reversée dans le Premier Pilier.

MISE A JOUR: entre le 15 Mai et le 15 Septembre 2013 , vous pouvez augmenter votre cotisation pour la période 2014-2017 a hauteur de 3% (au lieu de 2%) et alors, l'Etat augmentera également sa contribution a 6% (au lieu de 4%). Explications sur le site de SEB.

Les contributions expliquées en un schéma: 
Contributions pour les retraites en Estonie
La participation à ce second pilier est obligatoire pour les individus nés en 1983 ou après et volontaire pour ceux nés avant 1983. En Octobre 2009, environ 590 000 personnes avaient rejoint le second pilier, soit 86% de la population active.

Il est par ailleurs possible de choisir le fond de pension dans lequel on souhaiter cotiser et on peut en changer une fois par an en remplissant un formulaire (voir en ligne auprès de votre banque) qui doit être soumis avant le 1er Novembre pour être valide au 1er Janvier de l’année suivante. Ces placements sont personnels et sont donc des actifs héritables.

Un changement est survenu à la suite de la crise économique de 2008 et l’État avait décidé de mettre en pause sa contribution au second pilier en attendant des jours meilleurs (comprenez l’adoption de l’euro) du 1er Juin 2009 au 31 Décembre 2010. Les contributions de l’Etat avaient tout d’abord été partiellement rétablies en 2011 à hauteur de 1% (employé) + 2% (Etat) puis en 2012 à son niveau initial (2+4%).

Des estimations montrent que les paiements résultant de la retraite d’Etat et du Second Pilier devraient approximativement correspondre à 50% du salaire pré-retraite. Pour maintenir son niveau de vie, cette étude calcule également que le niveau de retraite devrait atteindre environ 70% des revenus mensuels pré-retraite.

Un complément est donc nécessaire… d’où l’existence d’un Troisième Pilier.


Le Troisième Pilier – Retraite Complémentaire 

Ce pilier (créé en 1998) est volontaire et permet de se constituer une épargne complémentaire en vue de la retraite. Tout comme le Second Pilier, il s’agit de contributions versées dans un fond de pension que l’on peut, soit choisir, soit confier à un organisme privé.

Les principaux avantages de ce 3e pilier sont sa flexibilité et ses avantages fiscaux. Il est possible de choisir le niveau de contribution, le modifier ou même d’arrêter les versements. Il est possible de retirer en partie des fonds avant même la retraite.

Par ailleurs, l’État soutient ce 3e Pilier via différents encouragements :
- les contributions versées sont déductibles de l’impôt sur le revenu dans une limite de 15% du salaire brut annuel,
- les revenus perçus suite à la revente d’unités sont soumis à un taux réduit de 10% (au lieu de 21%) seulement si le montant de la retraite est retiré en un paiement unique une fois l’âge de la retraite atteint. Si vous choisissez de recevoir votre retraite via des paiements mensuels, rien ne sera taxé.

Enfin, le fait de participer à ce 3e pilier vous offre un autre avantage important : celui de choisir l’âge de votre retraite. Disons plutôt que cela va vous permettre de le négocier et, dans le meilleur des cas, de partir à la retraite a 55 ans. 

Sur le même Sujet : 
L’âge de la retraite en Europe et en Estonie