MISE A JOUR LE 20/04/2011
Les 7 Estoniens enlevés le mois dernier au Liban sont apparus sur une vidéo authentifiée mercredi, implorant les dirigeants libanais, jordaniens, saoudiens et français de les aider pour qu'ils puissent rentrer chez eux.
Cette vidéo a été mise en ligne tard mardi sur YouTube par un utilisateur identifié comme thekidnaper2011 ("le ravisseur2011", NDLR).
Le ministère estonien des Affaires étrangères a confirmé mercredi que les sept personnes apparaissant sur cette vidéo sont bien les ressortissants estoniens enlevés au Liban le mois dernier.
"Plusieurs organismes sont en train de chercher à savoir à partir d'où la vidéo a été diffusée sur internet", a déclaré à l'AFP la porte-parole du ministère Minna-Liina Lind, précisant que les images avaient été envoyées au ministère estonien mardi soir.
La vidéo, qui dure plus d'une minute, montre sept hommes parfaitement rasés en tenue de sport et qui semblent en bonne santé. Ils s'expriment en anglais et supplient à tour de rôle qu'on vienne les aider.
"Nous nous tournons vers vous, Premier ministre du Liban Saad Hariri, roi Abdallah d'Arabie saoudite, roi Abdallah de Jordanie, président français M. Sarkozy, s'il vous plait faites n'importe quoi pour nous aider à rentrer chez nous", a déclaré l'un d'eux.
"S'il vous plaît, donnez ce que (les ravisseurs) ont demandé (...), faites tout pour que l'on puisse rentrer chez nous, retrouver nos familles le plus tôt possible".
"C'est vraiment une situation difficile", a dit un autre. "S'il vous plaît faites n'importe quoi, tout ce qu'il faut pour que l'on puisse rentrer chez nous".
La vidéo a été publiée quelques heures après que la ministre des Affaires étrangères estonienne Urmas Paet a conclu une visite au Liban sans aucune nouvelle concernant les sept touristes estoniens enlevés le 23 mars dans l'est du Liban.
"Il semble d'après la vidéo que les sept Estoniens enlevés sont en vie et en bonne santé. Cependant, on ne sait pas quand elle a été tournée", a commenté M. Paet dans un communiqué mercredi.
"Le message ne donne aucune indication sur les conditions de libération des victimes ni sur des demandes ou des informations concernant ceux qui sont derrière cet enlèvement", a-t-il souligné.
Le président de l'Estonie Toomas Hendrik Ilves a confirmé devant la presse à Tallinn qu'"aucune demande concernant cet enlèvement n'a été présentée aux autorités estoniennes".
Pourtant, selon un avocat estonien, Andres Anvelt, "la vidéo donne l'impression que des demandes ont déjà été présentées".
"J'ai l'impression que la vidéo a été faite pour faire pression sur l'opinion publique", a-t-il déclaré sur le site web du journal estonien Postimees. Vendredi dernier, 11 personnes, sept en détention et quatre en fuite, ont été inculpés pour l'enlèvement des Estoniens.
MISE A JOUR (01/04/2011)
Le kidnapping des 7 Estoniens a été revendiqué. Un email a été reçu par un site local avec une copie des cartes d'identité de trois d'entre eux. Le groupe qui revendique l'enlèvement est inconnu, Haraket al-Nahda Wal-Islah (Movement for Revival and Reform) des autorités et il est précisé que les 7 Estoniens se portent bien. Aucune demande n'est pour le moment parvenue.
MISE A JOUR (29/03/2011)
Le Ministère des Affaires Étrangères estonien annonce que l'organisation à l'origine de l'enlèvement des 7 Estoniens aurait été identifiée et qu'une opération avec plus de 1000 membres de l'armée et des forces de sécurité libanaise serait en préparation dans la vallée de Bekaa.
MISE A JOUR (25/03/2011)
Hypothèses:
1/ Selon certaines sources généralement bien informées, les 7 cyclistes seraient déjà en Syrie et leur kidnapping serait lié à l'enlèvement en février dernier du numéro deux de la centrale électrique de Gaza, un Palestinien marié à une Ukrainienne. Ce dernier aurait été enlevé lors d'une visite en Ukraine et livré ensuite aux services israéliens. L'enlèvement des sept Estoniens pourrait donc avoir pour but d'opérer un échange afin d'obtenir la libération du cadre palestinien.
2/ Une autre thèse soutient par contre que l'enlèvement de mercredi dernier serait l'œuvre du FPLP-CG qui continue d'entretenir des liens avec le colonel Mouammar Kadhafi et qui chercherait ainsi à « monnayer » les sept Estoniens contre une reprise des contacts entre le colonel Kadhafi et certains pays européens, dont notamment la France.
Les 7 Estoniens identifiés
Jaan Jagomägi (né en 1975), Kalev Käosaar (né en1976), Madis Paluoja (né en1970), August Tillo (né en 1970), Priit Raistik (né en1973), Andre Pukk (né en1977) et Martin Metspalu (né en 1977).
ARTICLE DU 24/03/2011
Alors qu'ils participaient à une randonnée touristique en vélo dans l'Est du Liban, 7 touristes estoniens ont été enlevés mercredi soir dans la région de la vallée de Bekaa (cliquer sur la carte pour agrandir)
Les sept Estoniens ont été kidnappés hier vers 17h30 dans une zone industrielle entre Zahle et Kfar Zabad par des hommes armés et masqués dans deux camionnettes blanches et une Mercedes 300 noire sans plaques d'immatriculations. Leurs vélos et bagages ont été retrouvés sur place.
Après avoir passé la frontière syrienne par le point de contrôle de Masnaa , les cyclistes ont poursuivi leur route par la localité de Kfarzabad, à 10 km de Zahlé et à 5 km de la frontière syrienne, où se trouve une position du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP)-Commandement général, un groupe prosyrien armé.
Le FPLP-CG a une base militaire à Qoussaya, à 5 km de Kfarzabad, mais aussi une à Sultan Yaacoub, à 15 km plus au sud et une autre à Naamé, à une dizaine de kilomètres au sud de Beyrouth. Le porte-parole du FPLP-CG, Ramez Moustapha, a indiqué à l'AFP que son groupe n'avait aucun lien avec l'enlèvement.
La vallée de Bekaa est réputée pour être le repaire de criminels et de trafiquants de drogue.
De nombreux pays avaient déconseillé à leurs ressortissants de ne pas se rendre dans les régions reculées du Liban et tout particulièrement dans la partie nord de Bekaa. Les Etats-Unis ont ainsi recommandé de ne pas du tout se rendre au Liban et depuis plus d'un mois l'Estonie avait également déconseillé les visites dans ce pays...
Le journaliste estonien Ivar Soopan qui avait été enlevé en 2006 au Liban pense fortement qu'il s'agit d'hommes du Hezbolla.
Il ajoute que ces soldats "sont brutaux et féroces mais en tant que Chiites, ils obéissent strictement aux règles de l'Islam. Je crois et j'espère que les Estoniens seront traités de façon respectable car ce kidnapping à un autre but que la simple détention d'étrangers". Il rappelle que ses propres agresseurs avaient été corrects lors de son enlèvement.
Entre 1984 et 1990 (jusqu'à l'accord de Taëf), au moins 88 étrangers ont été pris en otage durant la guerre civile mais depuis, les enlèvements se sont faits beaucoup plus rares. 2 touristes polonais y avaient été enlevés et rapidement secourus par l'armée en Septembre dernier.
L'armée libanaise a entamé des recherches et le Ministère estonien des Affaires Etrangères qui n'a pas d'ambassade au Liban va envoyer sur place un diplomate venant de Bruxelles.
Urmas Paet (Ministre des affaires étrangères) a indiqué que les familles des sept ressortissants estoniens enlevés avaient été contactées.
"Ce sont tous des hommes, ils travaillent dans des secteurs différents et ils participaient ensemble à une randonnée touristique en vélo", a-t-il dit. Il a cependant refusé de préciser leur identité et leur âge.
L'un des touristes enlevés est Martin Metspalu, le fils de Andres Metspalu, le chef du département de biotechnologie à l'Université de Tartu, selon la radio-télévision nationale estonienne. "Je n'ai pas de nouvelles de mon fils depuis mercredi midi. Il était parti faire une randonnée cycliste au Liban mais je ne sais pas avec qui", a indiqué Andres Metspalu, sur le site internet de la radio-télévision.
Le ministre a affirmé n'avoir aucune idée sur les motivations des ravisseurs. "N'allons pas trop vite au delà des évènements", a-t-il commenté, en réponse à une question concernant une éventuelle demande de rançon. Les kidnappeurs n'ont pour l'instant envoyé aucun message.
L'armée et la police ont établi des barrages dans la localité montagneuse de Kfarzabad et ses environs vers où les hommes armés ont été vus se diriger après avoir enlevé les cyclistes, a précisé ce porte-parole.