Dans une interview accordée à Nouvelle-Europe en Juin 2008, l'Ambassadeur d'Estonie en France, Margus Rava, mettait en évidence le fait que des relations s'étaient déjà créées entre les deux pays bien avant l'indépendance de l'Estonie.
Ainsi, la reconnaissance par la France (qui fut parmi les premiers pays à renouer des contacts diplomatiques avec l'Estonie) du nouveau statut de la récente république estonienne en Août 1991 s'inscrit dans la continuité d'un historique de liens tissés par quelques personnages durant le 20è siècle.
Dans la rubrique "contacts franco-estoniens" de l'association France-Estonie, vous retrouverez une série d'articles évoquant quelques-uns de ces noms.
De Jean Cathala, au "patriote estonien oublié" Louis Villecourt, en passant par le prêtre Charles Bourgeois ou encore le voyage de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en Estonie soviétique, ces articles précis et détaillés nous permettent de comprendre les liens qui ont uni nos deux pays tout au long du 20e siècle et de trouver quelques similarités entre nos deux peuples - aujourd'hui peut être un peu désuètes - mais que Jean Cathala (*mais aussi Johannes Semper à qui il fait allusion pour son ouvrage intitulé "Prantsuse vaim" ou "L'esprit français", publié en 1934) avait à l'époque bien relevé:
"Ce n'est pas une des moindres curiosités de l'âme estonienne que les subtiles familiarités par où elle s'apparente à la nôtre. Même goût de l'ironie et même refus de s'en laisser accroire, même individualisme conscient, même culte du bon sens, même passion de la liberté -les rares auteurs français qui ont effleuré l'Estonie l'ont noté et un des meilleurs écrivains de là-bas y a consacré une étude pénétrante*. Il n'est peut-être pas, dans ce coin d'Europe, de peuple plus proche de nous comprendre que cette petite communauté humaine, qui, historiquement, politiquement et par son âme même, gravite sous un autre pôle"
Jean Cathala,
Portrait de l'Estonie