Alors que la Lituanie est censée se débarrasser de sa centrale nucléaire d'Ignalina (construite sur l'ancien modèle de Tchernobyl mais pourtant restaurée et remise aux normes) et que les 3 pays baltes avaient entamé il y a quelque temps des discussions à propos de la construction d'une nouvelle centrale, l'Estonie semble se forger son propre destin.
En effet, le gouvernement estonien est sur le point de prendre une décision importante concernant l'indépendance énergétique du pays. La tourbe extraite dans le nord-est du pays sert aujourd'hui à produire une bonne partie de l'électricité estonienne. Cependant, celle-ci est limitée, coûteuse et surtout polluante !
La construction de la première centrale nucléaire en Estonie, en voie de concrétisation, pourrait être une réponse à ce problème. Le projet de construction est pour 2023.
L'Estonie, cherchant sa voie dans le cyclone de la crise et bénéficiant d'une image plutôt écologique (à tort!) au niveau international, aurait pu se spécialiser dans les énergies renouvelables et pourquoi pas montrer le chemin de l'indépendance énergétique via un autre moyen que le nucléaire. A quand la construction d'un immense parc éolien dans la Baltique ou sur la côte nord? Le nucléaire est certes peu polluant (sans compter les déchets radioactifs...) et beaucoup plus efficace mais quitte à s'engager dans quelque chose, autant penser sur le long terme. Le manque d'uranium va arriver de plus en plus rapidement puisque de nombreux pays choisissent ou retournent au nucléaire après l'avoir abandonné.
Dans une étude préliminaire, l'entreprise publique Eesti Energia a choisi plusieurs sites possibles pour un réacteur nucléaire sur la côte nord du pays offrant des possibilités d'obtenir l'eau nécessaire au refroidissement de celui-ci. Le coût prévisionnel de ce projet n'a pas été communiqué.
Les lieux proposés sont:
- La baie de Suur-Pakri (près de Paldiski, ancien port militaire abritant des sous-marins nucléaires)
- La baie de Keibu (Noarootsi - au nord-ouest)
- Cap Telise (Noarootsi - au nord d'Haapsalu)
- La péninsule de Letipea (côte nord-est)
- Tursamäe (près de Silamäe, un autre ex-site nucléaire soviétique)
Rappelons que l'an dernier, Nicolas Sarkozy avait proposé à Toomas Hendrik Ilves, son soutien en matière d'énergie nucléaire civile, vantant au passage les mérites de la France dans ce domaine. Affaire à suivre.