MIS A JOUR LE 15/02/2011
On avait déjà entendu parler de matchs truqués dans des affaires de paris sportifs.
L’histoire du tennisman Davydenko, alors 5e mondial, avait fait grand bruit en 2007. Celui-ci avait été suspecté d’avoir abandonné volontairement son match lors du tournoi de Sopot en Pologne au début du mois d’Août.
Opposé à l’Argentin Vassallo, et alors que le russe vient de remporter la première manche, les mises d’un site britannique de paris en ligne s’affolent pour atteindre 3,4 millions de livres (plus de 10 fois les mises habituelles pour un match de ce niveau)… mais en faveur de son adversaire ! Comme par hasard, Davydenko abandonne peu de temps après sur blessure, renforçant les soupçons de trucage. Le joueur niera bien sûr les accusations de tricherie.
Cependant, environ un mois plus tard, il récidive contre Marin Cilic, classé 102 mondial, au 2e tour de tournoi de St-Pétersbourg. Surveillé de très près, Davydenko sera cette fois condamné à une amende « symbolique » de 2000 dollars pour « ne pas avoir pu fournir tous les efforts possibles lors de son match contre Cilic ». Bientôt, certains sportifs se verront obligés de gagner leur match…
Mais ces affaires qui ont touché le tennis à l’époque posent la question de l’incroyable somme d’argent qui envahit les paris sportifs. Peu de gros scandales ont pour le moment envahit le football mais on entend ici et là parler de cas suspicieux.
C’est le cas du match amical de football Bulgarie-Estonie qui fait l’objet d’une enquête de la part de la FIFA qui suspecte une frauduleuse histoire de paris en ligne.
Le match a eu lieu Mercredi dernier à Antalya et s’est soldé par un score nul de 2 buts partout. Jusqu’ici, rien d’anormal, sauf que les 4 buts ont tous été inscrits sur penaltys!
Quand on sait que l’on peut désormais parier sur tout et n’importe quoi (le premier joueur qui touchera la balle, le nombre de poteaux…), je vous laisse imaginer la côté de ce score avec tous les buts marqués sur penaltys.
Le porte-parole de la Fédération Internationale de Football « confirme que la FIFA examine le cas de cette rencontre ». Par ailleurs, les dirigeants des deux équipes ont déclaré que l’histoire était un peu bizarre : « quatre pénaltys dans le même match, c’est assez inhabituel » a assuré Borislav Mikhailov, le dirigeant bulgare.
Ajoutons qu'un autre match amical est entaché d'une suspicion similaire: Lettonie-Bolivie (2-1) et insistons bien sur le fait que ce ne sont pas les équipes qui sont soupçonnées mais les organisateurs (Footy Sport International, un agence basée en Thaïlande) et surtout un arbitre.
En effet, celui-ci était le même lors des deux rencontres et a sifflé pas moins de 7 penalties pendant ces deux rencontres. Kolos Lengyel, l’arbitre en question, déclare qu’il pensait arbitrer un match pour un tournoi amateur avant d’apprendre en arrivant qu’il s’occuperait des matches amicaux internationaux.
Amusante coïncidence, il s’agit du même arbitre qui s’était occupé du match des moins de 20 ans entre la Bolivie et l’Argentine et qui avait sifflé un penalty après douze minutes d’arrêts de jeu...
La question que l’on peut se poser
L’incertitude et les exploits, les surprises sont l’essence même du sport, c’est ce qui en fait sa beauté: retournements de situations incroyables, épopées grandioses, amateurs battant des professionnels, coups de fringale, blessures, accidents... ces histoires ne sont pas si rares que ça. Alors, peut-on vraiment les gérer?
Si certains exploits sont impossibles à contrôler (essayez de toucher les 3 poteaux d'un but de football sur un tir…), d’autres sont cependant plus maîtrisables mais comment déterminer le vrai du faux ? Les athlètes n’auront-ils plus droit à un coup de barre, à un jour sans, à une désillusion, à des problèmes musculaires... ?
Le problème ne se situe seulement pas sur les terrains, les courts ou les pistes mais bel et bien au niveau des paris sportifs qui n’ont pas uniquement envahi la sphère du sport mais sont parvenus à toucher les sportifs qui peuvent maintenant décider de leur propre chef du sort d’une rencontre…
La solution, je ne l’ai pas, et vous ?